Palais du Potala, le lieu le plus sacré au Tibet
Le Palais du Potala à Lhassa, situé dans la région autonome du Tibet, est un édifice emblématique et hautement symbolique pour les Tibétains. Il s’agit d’un « Dzong », une forteresse construite au 17ᵉ siècle, bien que ses origines remontent au 7ᵉ siècle. Niché sur la colline Marpori, communément appelée « la colline rouge », au cœur de la ville de Lhassa, il a servi de résidence aux Dalaï Lamas, les chefs spirituels et temporels du peuple tibétain, depuis le 7ᵉ siècle.
Perché à 130 mètres au-dessus de la vallée de Lhassa sur la colline de Marpo Ri, le Palais du Potala se dresse majestueusement, constituant ainsi la plus grande structure monumentale de tout le Tibet. Les premières légendes associées à cette colline rocheuse évoquent une grotte sacrée considérée comme la demeure du Bodhisattva Chenresi (Avilokiteshvara). Cette grotte avait été utilisée comme lieu de retraite méditative par l’empereur Songtsen Gampo au 7ème siècle après J.C. En 170, Songtsen Gampo fit ériger un palais sur cette colline. Cette structure a perduré jusqu’au XVIIe siècle, lorsque ses fondations ont été intégrées à la base des bâtiments actuels. La construction du palais actuel a débuté en 637 sous le règne du cinquième Dalaï Lama et s’est achevée en 1645, avec le Palais Blanc, connu sous le nom de Potrang Karpo. Le Palais Rouge, le Potrang Marpo, a été ajouté entre 1648 et 1690, nécessitant le travail de milliers d’ouvriers, d’artistes et d’artisans. En 1922, le 13ᵉ Dalaï Lama a entrepris des rénovations importantes dans le Palais Blanc et a ajouté deux étages au Palais Rouge. Le Palais du Potala a subi des dégâts mineurs lors du soulèvement tibétain contre l’invasion chinoise en 1959. Contrairement à la plupart des autres édifices religieux tibétains, les gardes rouges n’ont pas envahi le palais en 1959 et 1960, probablement grâce à l’intervention personnelle de Zhou Enlai. En conséquence, toutes les chapelles et leurs précieuses reliques y sont remarquablement bien préservées.
Le Palais-Forteresse du Potala, en association avec le temple voisin de Jokhang, est le lieu le plus sacré au Tibet. Il a longtemps servi de résidence d’hiver au Dalaï Lama, considéré comme la réincarnation d’Avalokiteshvara, le Bodhisattva de la Compassion. Un Bodhisattva est un être éveillé qui renonce à atteindre le nirvana pour aider les autres, en s’engageant à renaître encore et encore jusqu’à ce que tous les êtres sensibles soient libérés de la souffrance et de la réincarnation.
Le Potala est un symbole significatif de l’histoire et de la culture tibétaine
Le Potala est aujourd’hui un musée, préservant après vingt ans de restauration la patine des siècles où il fut le centre du pouvoir à la fois temporel et spirituel. Bien que le pouvoir politique se soit déplacé, la puissance spirituelle demeure, justifiant ainsi de longues et ferventes visites ponctuées de 100 000 prosternations.
Le Potala abrite également de précieux trésors religieux, tels que des manuscrits anciens, des reliques bouddhistes et les robes de cérémonie des Dalaï Lamas. En tant que site de pèlerinage majeur pour les Tibétains, il accueille des milliers de visiteurs chaque année.
Le Potala est un symbole significatif de l’histoire et de la culture tibétaine, étant classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994. Toutefois, il a été le témoin de nombreux événements tragiques au cours de son histoire, notamment l’invasion chinoise du Tibet en 1959, ayant entraîné la fuite du 14ᵉ Dalaï Lama en Inde.
Malgré les défis et les épreuves qu’il a traversés, le Palais du Potala demeure un lieu de vénération et de pèlerinage essentiel pour les Tibétains, et reste l’un des sites les plus visités au Tibet.